J’ai vu « The Dark Knight »… Enfin! Diront certains… Seulement! Diront d’autres… Oui et si tout va bien je verrai donc « Inception » dans deux ans, Batman 3 en 2014, etc… ;D
Pour en revenir au sujet de ce post, j’avoue ne toujours pas trop savoir le pourquoi réel d’une telle attente.
L’impossibilité de le voir en salle dans les premières semaines de sa sortie suivie de la perspective de se voir imposer une copie usée dans une salle de seconde zone? Sans doute!
Un souhait de prendre un peu de distance par rapport à la déferlante sur la prestation de ce pauvre Heath Ledger? Peut-être!
Ou tout simplement un ressenti trouble sur le potentiel énorme d’un tel film qui pousse le spectateur à attendre le « bon » moment… Un moment « précieux » durant lequel on planifie, on organise, on verrouille toute intrusion extérieur (téléphone, tondeuse à gazon, orage, etc…) et néfaste qui viserait à nuire ce « possible » moment de plaisir cinéphilique?? Et bien à la réflexion je crois qu’il y a de ça.
Bref, j’ai attendu, j’ai vu, et maintenant je peux enfin en parler.
Le film est long mais cela ne semble pas le pénaliser car il est remarquablement bien écrit. Ledger est bien là, sans pour autant atomiser ceux et celles qui lui rendent la réplique. Pour ce film en particulier la VO est incontournable notamment lorsque le batman se met à parler. Voilà pour les généralités, un rapide résumé sur ce qui a, semble-t-il, fait l’unanimité.
Maintenant, ce qui a plus particulièrement retenu mon attention c’est la très grande similitude entre le second opus de Nolan et le second de Burton (Batman Returns). Pourtant, au niveau plastique rien à voir : un traitement très gothique chez Tim VS un traitement très urbain chez Christopher. De plus, 16 longues années séparent les deux films.
En fait, c’est dans le fond qu’il faut chercher le dénominateur commun à savoir le traitement du bien et surtout du MAL!
Dans les deux Batman, nous avons un "méchant inné " (Joker VS Pingouin) porté par une sorte de fascination de la part du réalisateur et sans aucun jugement expéditif de sa part. Ensuite, les deux films voient l’émergence d’ « un méchant acquit » c’est à dire quelqu’un qui va franchir la limite (Double face VS Catwoman). Mais le plus intéressant chez Burton comme Nolan, c’est l’univers thématique dans le quel vont évoluer ces sombres créatures ainsi que le batman : les deux films s’interrogent sur la versatilité du mal, son coté poreux. Qu’est-ce qu’il faut chercher dans le mal pour faire le bien et qu’est-ce qu’il faut chercher dans le bien pour faire le mal?
Et là où Burton s’enfermait (par choix) dans le conte féerique pour enfants, Nolan lui va encore plus loin en interrogeant toute l’amérique contemporaine : sa technologie, sa force, et surtout son impuissance face au mal, le vrai, le pure, celui que l’on ne peut expliquer. Je terminerai par cette phrase emblématique de Michael Caine à l’intention de Christian Bale : « Il y a des hommes qui veulent simplement voir le monde brûler… »
Il y a du Néron dans le Joker…